S’aventurer dans des espaces sauvages augmente le risque de pandémie

L’IPBES a mené un atelier en juillet dernier afin d’examiner l’état des connaissances scientifiques sur l’origine du Covid-19 et autres pandémies, ainsi que les options pour mieux contrôler et prévenir les épidémies à l’avenir.
70% des maladies émergentes (Zika, Ebola, Nipah) et quasiment toutes les pandémies (Sida, Covid-19) sont des zoonoses, i.e. provoquées par des microbes d’origine animale. Celles-ci sont dues aux activités humaines, les mêmes que celles provoquant la perte de biodiversité : changement d’affectation des sols, intensification et expansion agricole, déforestation, commerce d’espèces sauvages. Ces activités multiplient les contacts entre les hommes, les animaux domestiques et la vie sauvage, augmentant le risque d’épidémies.
Il est estimé que 1,7 millions de virus non-découverts existent chez les mammifères et les oiseaux. Entre 631 000 et 827 000 sont susceptibles d’infecter les humains. Les réservoirs les plus importants d’agents pathogènes se trouvent chez les mammifères (en particulier les chauve-souris, rongeurs et primates), certains oiseaux, et le bétail (cochons, chameaux, volaille).
Chaque année 5 nouvelles maladies émergent chez les hommes, chacune ayant le potentiel de s’étendre et de provoquer une pandémie.
Le changement climatique est de nature à significativement accélérer la tendance, en entrainant des déplacements d’êtres humains, de vie sauvage et de vecteurs de maladie.
Cette revue établit que les pandémies sont de plus en plus fréquentes, et que les stratégies pour y répondre consistent essentiellement à y réagir une fois qu’elles émergent, avec des mesures et des technologies couteuses, plutôt qu’à les prévenir.
Les connaissances scientifiques permettent de cartographier de mieux en mieux les risques épidémiques et d’identifier les mesures préventives à mettre en œuvre. Pour éviter une « Ere des Pandémies », ces mesures comprendraient des politiques de réduction de l’expansion des activités humaines au détriment des territoires sauvages (aires protégées, réduction de la consommation de produits provoquant des changements d’affectation des sols), ainsi que la réduction du commerce d’espèces sauvages.