Le début de la fin du tourisme de masse ?

Le ciel s’assombrit pour le transport aérien et ses nombreuses activités connexes. C’est bien sûr un drame pour nos nombreux amis qui travaillent dans ces secteurs. Comme eux je chercherais à défendre mon bifteak jusqu’au bout pour protéger mes enfants. Il apparait néanmoins opportun d’imaginer un Plan B.
Si « le pire n’est jamais certain », on peut constater que doubler le trafic aérien d’ici 2040 non plus.
1) Tant que des variants méconnus apparaitront et circuleront ici et là, on vivra dans un monde de frontières fermées (ce qui est pour le moins effrayant, et n’évoque pas forcément les meilleures heures de l’histoire). Beaucoup d’Européens se demandent comment diable on a pu les laisser ouvertes aussi longtemps, contrairement à des pays comme la Chine et l’Australie où les entrées sont strictement contrôlées (ainsi que le virus). L’idéal des frontières ouvertes s’est écroulé assez brutalement. C’est surréaliste.
2) Covid ou pas Covid, il n’est pas impossible que nous entrions dans une ère de pandémies. Les probabilités de zoonoses (et un jour peut-être de maladies sorties du permafrost) sont incertaines, mais on peut potentiellement s’estimer chanceux qu’il n’y ait pas eu d’épisodes de type Covid jusqu’à présent. La « normale », c’est peut-être ça finalement.
3) Les populations et les municipalités d’un nombre croissant de destinations de tourisme de masse aspirent à autre chose.
4) L’an dernier des étudiants en aéronautique et chercheurs toulousains se sont montrés sceptiques face à la stratégie climat de leur secteur (surtout qu’en attendant des décennies avant passage à échelle d’une hypothétique solution « propre », on continue d’émettre irréversiblement du CO2… et que les solutions « propres » envisagées à l’heure actuelle ne le sont guère une fois tenu compte des process amont). La mutinerie.
5) Avec le déclassement et/ou la crainte de l’avenir, les classes moyennes vont réduire leurs budgets vacances.
6) Avec la crise les entreprises vont chercher à faire des économies, et constatent depuis un an que la visio peut faire l’affaire.
7) On n’est qu’à +1C et en 2019 (avant d’autres préoccupations en 2020) le secteur en Europe craignait déjà que sa croissance ne soit bloquée par les révoltes contre les projets de construction ou d’extension d’aéroports. Si le climat se réchauffe à +2C, ce qui apparait très vraisemblable, on peut imaginer que la révolte sera sans commune mesure.
8) Le secteur est particulièrement dépendant du pétrole, et encore loin de pouvoir s’en passer.
Coronavirus : Venise dit non au tourisme de masse (francetvinfo.fr)