Ecologie, collapse : mieux vaut en rire qu’en pleurer

Après un démarrage tantôt ouin-ouin, tantôt exaspéré par les Cornucopiens, les technolâtres et les climato-sceptico-négato-réalistes, mon post LinkedIn a pris un virage plus humoristique et détaché. Mécanisme de défense ? Peut-être. Qu’à cela ne tienne, profitons-en tant qu’on a encore le luxe d’en rire. De plus, par des parallèles plus ou moins capillotractés, cela permet de valoriser une partie du riche patrimoine comique français et américain. Tour d’horizon avec cette compilation.
(Rigoler émet très peu de CO2, contrairement à la vidéo en ligne : vous pouvez regarder en basse définition pour limiter votre impact)
1) Les Inconnus – Beyrouth : ou les guéguerres entre micro-communautés écologistes
Pour parler de limites planétaires il y a heureusement les livres et les réseaux sociaux sinon on s’ennuierait comme des rats morts avec les platitudes des grands médias. Tous les courants et micro-communautés qui suivent sont stimulants. Par contre c’est déjà la pagaille alors qu’on n’est qu’en 2020.
Les techno-découplo-éco-modernistes (un peu fâchés avec les maths mais sans surprise largement dominants)
Les ingénieurs décroissantistes
Les agronomistes sols-vivantistes
Les transhumanistes « y a qu’à programmer des humains moins consommateurs de ressources »
Les anarcho-primitivistes (mais on garde Internet et le RSA, faut pas non plus déconner)
La théorie complotiste du Nouvel Ordre Mondial éco-franc-maçonnique
Les autonomistes et localistes
Les éco-patriotes souverainistes
Les collapso-dépressifs dépolitisés attendant que ça s’effondre encore plus pour dire « bon voilà, ça s’est effondré encore plus »
Les conservationnistes
Les golpistes
Les anti-spécistes et veganistes
Les néo-malthusiens dénatalistes
Les escapistes et les preppers survivalistes
Les facho-effondristes « on va exterminer les macaques » (ils ne sont pas très conservationnistes)
Les minimalistes fauchés, du coup l’écologie ça tombe bien
Les éco-autoritaristes
Les néo-ruralistes
Les climate doomistes
Les libertaires anarcho-socio-écologistes
2) Monsieur Verneuil – « On a encore le droit de constater dans notre pays ? Alors je constate » : ou le droit de constater que les ENRi/a/d/n/p/s/f/d/s/u/c/l/a/m (énergies renouvelables intermittentes, aléatoires, diffuses, non-pilotables, sans fonction de stock, un café, l’addition, merci) représentent encore une faible part du mix énergétique, même en Allemagne
D’après ces données de l’AIE, en 2019, « wind, solar etc. » représentaient 5,3% de l’approvisionnement énergétique total de l’Allemagne. Et on parle ici du pays industrialisé le plus avancé dans sa « transition ».
Combien coute ce résultat ? D’après la Cour Fédérale des Auditeurs d’Allemagne, 32 milliards d’euros par an entre 2013 et 2018. D’après la Düsseldorf Institute for Competition Economics, la facture totale s’élèverait à 520 milliards d’ici 2025 (sources en commentaires). Voici des institutions a priori non-contrôlées par la vieille nucléocratie française ringarde et seule au monde à ne pas vouloir rentrer dans le 21e siècle.
Alors certes, l’Allemagne s’est lancée dans l’aventure alors que les ENR étaient encore assez chères (quoique… Spiegel annonce un coût de 2000 à 3400 milliards d’ici 2050). Certes, les ENR vont encore faire des progrès. Et certes, des gens brillants annoncent un monde 100% ENR où les Burkinabés pourront consommer no limits comme l’Américain moyen.
Mais en attendant tout ça, je regarde les données et je constate. Comme dirait Monsieur Verneuil (sur un sujet qui n’a rien à voir) « c’est un constat, c’est juste un constat, on a encore le droit de constater dans notre pays ? alors je constate. »
L’Allemagne aussi apparemment est un pays où on a encore le droit de constater. Alors ils constatent.
https://www.cleanenergywire.org/factsheets/how-much-does-germanys-energy-transition-cost
3) Alain Chabat – « Il va falloir vous décider pour l’hélico parce que là il reste plus que 1 » (7:30) : ou l’urgence climatique pour laquelle il va potentiellement falloir commencer à envisager de brainstormer l’éventualité de considérer l’opportunité de méditer sur le bien-fondé d’explorer une analyse coût-bénéfices de la possibilité de se sortir les doigts du uq (cf. cet extrait de South Park – Manbearpig, une allégorie du changement climatique)