Descente pétrolière de l’Europe : retour sur l’étude du Shift Project

Je reviens sur ce rapport du Shift Project sur l’approvisionnement pétrolier de l’Europe et avoir votre interprétation. Je l’ai dévoré à sa sortie et ne reviens pas sur les détails (mais n’hésitez pas à le faire). En conclusion « les sources actuelles d’approvisionnement de l’UE pourraient globalement se contracter, jusqu’à 8% entre 2019 et 2030 ».
Du strict point de vue de notre adaptation à la contraction énergétique, je l’interprète comme une « bonne » nouvelle (du point de vue de nous forcer à vite nous bouger les fesses pour le climat, c’est une moins bonne nouvelle).
-8% (max) en 11 ans, c’est un rythme moindre que ce qu’on a vécu entre 2006 et 2019 en 13 ans, où par exemple la consommation de pétrole de la France a baissé d’environ 15%.
Et on y est arrivés essentiellement en remplaçant les chaudières fioul, en se débarrassant du fioul lourd des bateaux, en fabriquant des voitures plus efficaces au km (malgré le boom des SUV, sans quoi on aurait fait encore mieux), et en stabilisant le nb de km parcourus en voiture et camion.
(j’en viens à ces conclusions après pas mal de recherches, exemple de source en commentaire, mais n’hésitez pas à contre-argumenter).
Bref, -8% (max) en 11 ans (et encore, en ne reposant que sur les sources actuelles) c’est fingers in the nose non?
The EU can expect to suffer oil depletion by 2030 – The Shift Project
En complément, je vous invite à décortiquer ces courbes :
https://www.connaissancedesenergies.org/france-les-carburants-routiers-en-2018-en-3-chiffres-190327
Et en complément de complément, s’il y a un choc géopolitique qui ampute soudainement notre approvisionnement de genre 30-50%… Bah on refait comme en mars 2020 le temps que les choses rentrent dans l’ordre (et/ou qu’on apprenne à « vivre avec »), mais avec le droit de se déplacer en marche, vélo et autres moyens de mobilité douce ? Ce serait un peu socio-géographiquement injuste, mais quand y a pas de pétrole y a pas de pétrole. Faut que les machines agricoles tournent, que les camions qui transportent la bouffe avancent, et que les travailleurs essentiels (pardon pour l’expression, mais disons que les infirmières, les ouvriers agricoles, les policiers et les travailleurs des centrales nucleaires et des stations d’épuration sont plus vitaux que moi) puissent se rendre au boulot.