Changement climatique : la somme de plein de « petits » problèmes dans nos moindres faits et gestes

Graphique diablement utile partagé par Greg De Temmerman, qui illustre bien qu’on a un gros problème climatique résultant de la somme de micro-problèmes issus de nos moindres faits et gestes. On n’est pas sur un problème comme le trou dans la couche d’ozone, provoqué par quelques produits, et dont la résolution a permis en plus aux industriels de vendre de nouveaux réfrigérateurs et climatiseurs (pourtant le monde a mis 20 ans de négociation pour trouver un accord).
Là, ça n’a absolument rien à voir. Et encore on peut découper « land-use CO2 » (principalement la déforestation) entre l’élevage extensif, le soja, l’huile de palme, le bois tropical etc. On peut aussi découper « metals » ou « chemicals » en des dizaines d’usages.
Le transport routier peut se découper entre personnes et marchandises, chacun de ses usages pouvant se découper par motif de déplacement ou catégorie de marchandise déplacée (nourriture tout comme des marchandises moins essentielles).
Les rizières pèsent 1,7% des émissions mondiales de GES (les champs inondés et appauvris en oxygène favorisant la production de méthane par des micro-organismes). C’est la principale source de calorie pour la moitié de l’humanité, donc on va considérer que c’est un usage plus essentiel et moins sacrifiable que le transport aérien.
Si j’étais une puissance divine omnipotente chargée de rapidement diviser par 2 nos émissions de GES d’ici 2030 (bref, ce qu’on est supposés faire) je commencerais déjà par diviser par 10 des usages comme l’aviation (qui serait cependant autorisé à se relancer le jour où le secteur sera vraiment décarboné) ou plein d’autres usages à 1-2% (voire plus) qui se baladent par-ci par-là (limitation de la consommation de viande à 20-30kg par an par habitant, de la température du chauffage à 18 degrés, de la consommation des voitures à 5L/100, taxe carbone à 100€/t sur toutes les centrales à charbon et gaz du monde).
La bonne nouvelle pour les rizières est qu’il est d’ores et déjà possible, sans attendre la Providence Technologie, de réduire significativement leurs émissions. Par exemple, « des expérimentations menées sur des parcelles de l’Institut International de Recherche sur le Riz ont montré que deux drainages pendant le cycle de culture du riz permettraient de réduire de 80 % les émissions de méthane, grâce à la fois à l’inhibition partielle de la production de ce gaz et à une augmentation de sa consommation par des micro-organismes. Le drainage intermittent apparait donc comme une piste intéressante de réduction des émissions de méthane par les rizières. »
Ce lien pour avoir un avis plus éclairé (et moins tyrannique) de chercheurs de l’IIASA pour un scénario à +1,5C basé sur des technologies déjà existantes (donc pas besoin d’attendre de miracle) et sur l’efficacité et la sobriété énergétique. Pas besoin non plus de BECCS (ex. recouvrir l’équivalent d’un quart des terres agricoles de plantes bioénergétiques) ou autres projets improbables et contre-productifs.
Un lien parmi d’autres sur les possibilités de réduction des émissions de CH4 des rizières :
https://www.ecoco2.com/blog/produire-plus-de-riz-tout-en-reduisant-les-emissions-de-methane/