Pétrole : la curieuse théorie du pic de demande

Il semble y avoir quasiment un consensus à travers le monde des experts de l’énergie et de l’économie sur un pic plus ou moins imminent (quelque part entre maintenant et 2030) de la DEMANDE de pétrole, notamment grâce à l’électrification et une meilleure efficacité énergétique des transports et du chauffage.
Sans vouloir être présomptueux, ce pic de demande à venir ne saute pas forcément aux yeux à la lecture de ce graphique. 🧐 Donc moi pas comprendre.
Mais moi vouloir comprendre, donc si vous comprendre, vous merci expliquer moi.
1) Pour le moment, les seules années où la consommation a baissé sont des années de choc pétrolier, de crise financière systémique et de pandémie mondiale. 🤔
2) Voici les chiffres de consommation en TWh équivalent par grande région en 2019, et l’évolution par rapport à 2000 :
* Afrique 2299 (+62% par rapport à 2000)
* Asie 19631 (+64%)
* Moyen Orient 4732 (+69%)
* Europe 8409 (-9%)
*Amérique du Nord 12541 (-2%)
Les baisses en Europe et Amérique du Nord sont un peu plus prononcées si on prend 2007 comme année de référence, mais pas de quoi non plus révolutionner les constats. La demande baisse en effet légèrement dans ces deux grandes régions depuis le pic du milieu des années 2000, mais pas de quoi compenser l’explosion de la consommation dans les pays émergents.
3) La part de marché mondiale des ventes de voitures électriques en 2020 était de l’ordre de 3%. Part certes en croissance, mais là aussi, difficile d’y voir un pic imminent puis une diminution significative de la demande pétrolière. Et la part des camions, bateaux et avions électriques est de l’ordre de 0%.
4) Je ne suis toujours pas certain de comprendre pourquoi on oppose pic de demande et d’offre. Dans ma grande générosité et empathie envers tout le monde, je me demande pourquoi la descente pétrolière ne pourrait pas marier un peu des deux ? Par exemple :
* la baisse de demande fait baisser les prix, ce qui n’incite pas à investir dans des gisements difficiles (offshore, sables bitumineux…), contraignant davantage l’approvisionnement futur, surtout à mesure que les gisements conventionnels peu chers déclinent rapidement
* les contraintes d’approvisionnement entraînent des chocs plus ou moins ponctuels qui incitent à diminuer la demande (ex. la France consomme environ 30% de pétrole en moins depuis que les chocs des années 70 nous ont un peu sonné les cloches)
* le plafonnement de la croissance et des revenus (à commencer par ceux des classes moyennes et populaires), voire la décroissance éventuelle des revenus, dans des économies arrivées à maturité, empêche les gens de payer le pétrole beaucoup plus cher, ce qui limite le développement d’une production chère
* etc. ?