Climat

Géo-ingénierie solaire : des autochtones en Suède font reculer le projet pionnier !

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Il se passe des trucs de ouf cet été dont 99% des gens qui s’intéressent comme moi au climat ne semblent pas au courant. D’abord, un rappel des épisodes précédents :

1) Si on ne limite pas la hausse des températures, ça risque fort d’être la hess. Le dawa. Bref l’anomie.

2) Depuis 10-15 ans, de plus en plus de climatologues pensent que c’est bien mignon les ENR, le nucléaire, la sobriété énergétique et la capture du CO2 déjà émis dans l’air, mais il est de moins en moins probable que cela suffise (difficile en effet de le contester).

3) La SAI (Stratospheric Aeorosol Injection) est mentionnée dans le rapport SR1.5 du GIEC (2018) comme technique de refroidissement artificiel la plus probante à ce jour pour limiter le réchauffement à 1,5C.

4) C’est un pansement sur une jambe de bois. Le procédé est certes déployable rapidement à moindre coût, nécessite une consommation négligeable de ressources, et ne pose guère de défi technologique (tout le contraire de la transition énergétique et de la capture du CO2 dans l’air), ni socio-politique (tout le contraire de la sobriété). Mais il ne règle pas le problème de l’acidification des océans (ça ne diminue pas la concentration atmosphérique de CO2) ni aucun problème écologique autre que le réchauffement. Et il y a des risques géopolitiques et physiques non-anticipables, et des aléas moraux. Mais à un moment, dos au mur, il se peut quand même que le bénéfice-risque soit jugé largement favorable.

5) Frank Keutsch et David Keith d’Harvard sont parmi les pionniers mondiaux de la SAI. Retenez ces noms que personne ne connait, les types tiennent peut-être le destin de l’humanité entre leurs mains.

6) Leurs simulations informatiques sont assez concluantes (ex. moins d’aérosols de soufre et plus de carbonate de calcium permet d’éviter les dégâts sur la couche d’ozone), l’étape d’après est le projet SCoPEx pour tester la chose hors-laboratoire. Les chercheurs disent avoir besoin d’au moins 10 ans pour mieux mesurer l’efficacité et les risques de la SAI.

Voici maintenant les dernières nouvelles. A peine la course contre la montre lancée, le projet se voit retardé. Pour des raisons qui m’échappent, les chercheurs voulaient faire des tests en Suède (pourquoi pas juste à Harvard ? merci de m’éclairer si vous le savez). Pas pour voir s’ils arrivent effectivement à refroidir le climat localement (le truc ne fonctionne pas comme ça), mais pour mieux observer comment les aérosols se comportent réellement dans la stratosphère.

Malgré un effort de concertation locale, des autochtones du peuple Sami manifestent leur opposition, pour les raisons qu’on imagine : on joue aux apprentis-sorciers avec la nature, on évite de s’attaquer aux sources du problème, on ne fait que pousser la poussière sous le tapis etc.

Au point que les tests sont annulés et que le projet SCoPEx doit se trouver un autre site.

A suivre.

An Indigenous Group’s Objection to Geoengineering Spurs a Debate About Social Justice in Climate Science – Inside Climate News

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