AgricultureBiodiversitéClimatEauEnergie et ressourcesVie quotidienne

Ecologie : la Présidentielle est catastrophique, voici 17 propositions pour au moins tenter de vibrer

Spread the love

Par Cyrus Farhangi et Stéphane Audrand

Les sondages indiquent que l’environnement est un sujet de préoccupation important pour les Français, en compagnie de la santé et de l’immigration, dans un peloton qui suit le pouvoir d’achat, loin devant. Si vous êtes déçu par les débats, cet article tentera de vous apporter quelque réconfort. Aucune des propositions ne sera mise en œuvre à court terme, mais cela n’empêche pas de discuter.

La principale raison pour laquelle les résultats de la lutte contre le changement climatique et la destruction des écosystèmes sont si décevants est qu’il n’existe globalement pas de cadre réglementaire fixant des limites à la consommation de biens nuisibles, ou des limites aux rejets indésirables de l’industrie. On signe des accords, on prie pour que la technologie et le marché fassent le travail, on échoue, on fait ouin ouin, on remet une pièce dans la machine à perdre, étonnamment on perd de nouveau, et on refait ouin ouin.

Il faut bien sûr investir massivement dans la recherche. Cet article n’a pas l’ambition de contribuer sur ce point.

La politique consiste interdire, inciter, taxer, subventionner, encadrer, et fournir un cap. Les principes guidant les propositions de cet article consistent à :

  • Appliquer des normes ou des quotas dans des domaines bien ciblés, engendrant des nuisances environnementales et sociétales particulièrement importantes ;
  • Marquer les esprits, jouer sur des symboles forts, et envoyer des messages clairs ;
  • Donner de la visibilité sur le long terme aux entreprises et aux individus, les inciter à innover (ex. dans l’économie circulaire, le prolongement de la vie des produits, l’efficacité énergétique, l’agroécologie etc.), et leur donner le temps de s’organiser ;
  • Garantir le respect de nos engagements environnementaux et climatiques (et ne pas les laisser au p’tit bonheur la chance, ça ne viendra pas tout seul par la magie du marché), notamment en jouant directement sur les volumes, plutôt que sur les prix ;
  • Favoriser notre souveraineté économique ;
  • Répondre aux aspirations exprimées par les Français sur la société qu’ils veulent pour eux-mêmes et pour leurs enfants ;
  • Assurer la justice sociale (ce n’est généralement pas le cas des taxes, tapant sur les pauvres qui peuvent difficilement consommer moins, indolore pour les riches qui continueront de consommer plus) ;
  • Réinterroger la « liberté » du renard dans le poulailler ;
  • Préserver au mieux les acquis de notre civilisation et de notre pays en matière de santé, sécurité, alimentation, science et confort (nous considérons d’ailleurs que c’est la trajectoire actuelle qui nous promet un « retour à l’Âge de Pierre »).

Une des rares exceptions à l’absence de limites réglementaires est le système d’échange des quotas d’émissions carbone appliqué à l’industrie européenne (acier, ciment, engrais, aluminium, production d’électricité etc.). Le système présente des failles, il a mis du temps à devenir vraiment incitatif (le prix de la tonne n’est élevé que depuis quelques années), mais l’idée est là : on travaille avec les acteurs économiques, on leur donne de la visibilité sur le long-terme, on fixe des quotas qu’on réduit progressivement avec le temps (en cohérence avec nos engagements climatiques), on incite les acteurs à investir dans la recherche et dans des gains d’efficience…

Pour accélérer le rythme de décarbonation sans entrainer des « fuites de carbone » vers des pays aux normes environnementales moins ambitieuses, l’Europe est en train de mettre en place un Mécanisme d’Ajustement Carbone aux Frontières, qui permettrait de renforcer la sécurité des entreprises et la stabilité du cadre juridique.

Allez trêve de blabla, c’est parti.

 

Proposition 1 : faire de la transition agroécologique un objectif national cohérent et financé

La priorité en matière agricole n’est pas de savoir s’il faut interdire le glyphosate tout de suite ou dans 10 ans, ni forcément de faire un maximum de « bio » (d’ailleurs, attention à cela). L’objectif est de régénérer la biodiversité et la qualité des sols (dont leur capacité de séquestration de carbone, ainsi que leur résilience face aux inondations et sécheresses, par exemple favorisée par l’activité des champignons ou des vers de terre creusant des galeries), gagner en indépendance vis-à-vis des hydrocarbures (carburant, intrants chimiques), et bien sûr rendre de nouveau attractif le métier d’agriculteur.

La « réforme » de la PAC est un rendez-vous raté avec l’histoire dont on voit mal en quoi elle incitera à l’adoption de pratiques vraiment agroécologiques : couverture permanente du sol, semis direct sans travail du sol, diversité et rotation des cultures, préservation et replantation de haies, agroforesterie, etc.

Les acteurs de la transition agroécologique ont besoin que l’Etat fournisse un cap clair et donne réellement confiance dans cette transition, par exemple :

  • La sanctuarisation des terres agricoles contre la spéculation foncière, l’artificialisation, et l’érosion des sols et de la biodiversité ;
  • Permettre la mise en place de circuits locaux de production et de consommation des produits agroalimentaires sous l’égide des collectivités locales, dérogeant au droit général de la concurrence et des marchés publics (par exemple filière céréalière du champ à l’assiette au plus près du consommateur dans les écoles, les EHPADs, la restauration collective publique et privée) ;
  • Le conditionnement des aides et baux ruraux sur la mise en œuvre de pratiques minimales de protection de la biodiversité (généralisation à tous des Mesures Agro Environnementales aujourd’hui volontaires) :
  • Encourager les démarches partenariales entre producteurs et donneurs d’ordre, souvent à l’origine de la bascule des agriculteurs (en d’autres termes, généraliser le travail de Pour Une Agriculture du Vivant) ;
  • Combler les carences de financement des agriculteurs souhaitant se lancer dans la transition : les banques ne jouent pas toujours le jeu, ou n’ont pas toujours les modèles économiques en tête ;
  • Encourager le développement d’une mécanisation low-tech qui permettre l’autonomie agricole locale sans dépendance extrême à l’électronique et aux produits inutilement complexes (en d’autres termes, généraliser le travail de l’Atelier Paysan) ;
  • Financer une recherche sérieuse pour se passer du glyphosate (plutôt que laisser sur le carreau, sans solution, des producteurs qui auront investi du temps et de l’argent dans l’agriculture de conservation) ;
  • Accélérer la recherche dans le rôle symbiotique des champignons et des bactéries pour fertiliser les plantes.

Pour aller plus loin, vous pouvez écouter cet échange, où nous avons émis 12 propositions pour protéger la biodiversité. Cyrus Farhangi a interviewé Anne Trombini, Francis Bucaille et Anaïs Maillet.

 

Proposition 2 : encadrer la fast fashion

L’impact social et environnemental de la mode est catastrophique et ça fait longtemps que cela doit cesser. Le tout avec la complicité de politiques et d’industriels peu scrupuleux. En toute impunité : pas grand-monde ne finit derrière les barreaux. C’est dommage car à la base, s’habiller c’est beau, ça fait plaisir et ça crée de l’emploi.

Apparemment les Français souhaitent « consommer moins mais mieux », une majorité se dit même favorable à la « décroissance », idées que nous avons retrouvées dans les propositions du groupe Consommer de la Convention Citoyenne pour le Climat (exercice on-ne-peut-plus démocratique, qui a affiché de manière spectaculaire la pertinence de la société civile, et la déconnexion des élites politiques, économiques et médiatiques).

Chiche !

Un Français consomme en moyenne environ 10kg de textiles neufs par an. Nous proposons que chacun dispose d’une allocation de 5kg par an. C’est amplement suffisant. Il n’apparait pas nécessaire de fixer une limite à l’achat de vêtements de seconde main. Bien entendu, certaines catégories de population auront des assouplissements : vêtements « professionnels », femmes enceintes, malades, enfants en croissance… Mais pour l’immense majorité des adultes qui exercent une activité de service, la sobriété doit être de mise.

Pour que ces 5kg soient les plus « vertueux » possibles et Made in France, il faut un vrai plan « textiles végétaux 2030 » (lin, chanvre, ortie : nous y reviendrons), laine 2030 et fringues 2030. Jusque dans les années 60 la France métropolitaine s’habillait en grande partie toute seule. Il y a à peine besoin d’écologie pour le justifier, de basses considérations de droits de l’homme et de réindustrialisation suffisent.

Cela passe par surtaxer voire interdire les importations provenant de pays ne respectant pas les mêmes normes sociales et environnementales. Jamais on n’accepterait chez nous que des vêtements soient produits dans de telles conditions sociales et avec de telles dégradations de l’environnement. Les limites de la mondialisation à tous crins sont maintenant communément reconnues, à défaut d’être admises par les décideurs politiques.

Il faut enfin encadrer le matraquage et l’agression publicitaires (nous y reviendrons aussi), et promouvoir des produits et des modes de consommation beaucoup moins nuisibles.

Le côté autoritaire de la chose envers les consommateurs gagnerait à être comparé aux conditions de vie imposées aux victimes politiques, sociales et environnementales de l’industrie de la mode. Cela dure depuis des décennies et les approches tentées jusqu’à présent ont globalement échoué.

 

Proposition 2 : un vrai Plan « Textiles végétaux 2030 »

Gérald Darmanin étale ici avec aplomb toute sa méconnaissance du sujet du CBD et du chanvre, avec des propos contraires au savoir scientifique et aux positions de l’OMS. Ce ne serait pas grave si ce n’était pas caractéristique de l’ignorance politique généralisée sur le sujet : si le chanvre ne se (re)développe pas plus vite (mais il se redéveloppe, ne leur en déplaise, et ce partout en Europe), c’est simplement parce que les politiques, surtout en France, ne veulent pas associer leur image à « la drogue ».

C’est triste, mais c’est hélas aussi bête que ça.

Le chanvre présente un certain nombre d’avantages agronomiques : c’est une culture à bas intrants qui s’intègre bien dans les rotations, et qui contribue à la structuration du sol.

Il présente de nombreuses applications : alimentation humaine et animale, bioplastique, textile, papier, matériaux de construction…

Cela représente un potentiel de création de dizaines de milliers d’emplois durables et favorables à notre souveraineté économique. De basses considérations économiques et industrielles suffisent ainsi à défendre notre propos.

Le chanvre n’est pas la seule plante à fort potentiel pour l’industrie et notamment l’industrie du vêtement : le lin ou l’ortie sont des sources historiques de fibres qu’il faut redévelopper.

Il faudrait un vrai plan de soutien à la filière, de bout en bout (du champ à l’atelier en passant par la filature) pour accélérer son développement d’ici 2030. Après tout il existe bien tout un tas de plans de soutien à des filières inutiles hors-sol et/ou dont la durabilité reste à prouver et/ou dont le retour en termes d’emplois est franchement discutable.

Pour aller plus loin, vous pouvez écouter cet échange avec Aurélien Delecroix, Président du Syndicat Professionnel du Chanvre, qui encore aujourd’hui se voit contraint de consacrer du temps répondre à des idées fausses.

 

Proposition 3 : 30kg de légumineuses gratuites par an par Français

Les légumineuses (lentilles, haricots, pois, fèves) présentent de nombreux avantages pour la santé et pour l’environnement : culture à bas intrants, s’intégrant très bien dans les rotations, permettant de fixer de l’azote dans le sol, de réduire les besoins en fertilisation azotée de synthèse, etc.

La mesure coûterait de l’ordre de 6 milliards d’euros maximum (si tout le monde consomme ses 30kg), une broutille par les temps qui courent, soit environ 3€/kg. Ce montant permettrait de surrémunérer les agriculteurs se lançant dans l’aventure, ainsi que les épiceries. Une voie complémentaire à développer serait de réduire les prix des semences par l’intervention publique afin d’utiliser ces cultures en couverture.

Cet investissement public serait largement compensé par les bénéfices économiques, sanitaires, agronomiques et environnementaux directs de l’opération, sans parler des effets indirects bénéfiques liés aux transformations culturelles engendrées.

La mesure inciterait par exemple les consommateurs à s’intéresser aux protéines végétales (après tout, les Français disent aussi vouloir « consommer moins mais mieux » de viande, la tendance est d’ailleurs en cours, donc on ne parle même pas de retourner la table).

Attention, comme me l’a indiqué mon ami agronome Matthieu Perraudin, les légumineuses ne sont pas les cultures les plus simples à réussir : installation lente, bonne structure de sol nécessaire, gestion du désherbage compliqué, rendements moindres, ravageurs potentiellement problématiques…. Les prix sont rarement au rendez-vous, mais cette Proposition 3 permettrait de traiter ce problème par la mise en place de débouchés.

 

Proposition 4 : un référendum pour interdire l’élevage de poulets en batterie (au moins pour commencer)

Apparemment les Français, de l’extrême gauche à l’extrême droite en passant par le centre, sont de plus en plus soucieux du bien-être animal. Un sondage IFOP a ressorti que 85% des Français se déclaraient favorables à l’interdiction de l’élevage intensif.

Chiche !

Si les Français sont vraiment sensibles à cela, alors ayons un vrai débat national puis référendum sur la question. Par exemple : « êtes-vous favorable à l’interdiction de l’élevage et l’importation de poulets en batterie d’ici 2030 ? »

(+ autres questions éventuelles pour d’autres espèces, par exemple l’élevage de porcs sur caillebotis… soit dit en passant, contrairement aux ruminants, les porcs entrent en concurrence avec l’alimentation humaine)

Ce n’est pas pour livrer l’élevage intensif et l’industrie agro-alimentaire à la vindicte populaire, mais pour avoir un débat national posé, voter, et tirer les conséquences du vote :

  • les éleveurs employant diverses méthodes viendraient exposer leur vécu et leur point de vue ;
  • les biologistes viendraient expliquer la notion de sentience, ainsi que les conséquences environnementales de l’élevage de poulets en batterie ;
  • les éthicistes viendraient expliquer les implications éthiques de la chose ;
  • les économistes viendraient confronter leurs estimations sur les conséquences en termes de pouvoir d’achat ;
  • les nutritionnistes proposeraient des pistes sur les évolutions des régimes alimentaires ;
  • les citoyens de tous horizons s’informeraient et débattraient démocratiquement sur tout ce qui précède.

Et on voterait en connaissance de cause. On pourrait ensuite encadrer de manière globale la consommation de viande, en la rationnant s’il le faut, tout en assurant un revenu digne aux éleveurs et en diminuant la pression sur les écosystèmes. Mais prenons les choses une par une (même si plus on attend, plus les fausses promesses échouent, plus la situation s’aggrave).

 

Proposition 6 : mobiliser la nation autour du travail de RTE sur notre avenir énergétique

De même, en matière énergétique, l’opposition entre nucléaire et énergies renouvelables est franchement le cadet de nos soucis, voire une perte de temps absurde. L’enjeu est de sortir des énergies fossiles, et d’avoir encore assez d’électricité pour faire tourner le système de santé, la chaine alimentaire, et autres services essentiels, de manière sûre, fiable, pérenne et pas trop vulnérable aux aléas climatiques ou malveillances.

Cela vous fait rire ? D’ici 2050, une grande majorité de nos capacités actuelles de production d’électricité (notamment centrales nucléaires) sera arrivée en fin de vie, et nous aurons besoin d’électrifier une part importante de nos usages actuels (transports, chauffage). Cette excellente synthèse du Réveilleur résume bien les enjeux du rapport RTE, que nous avons également abordé avec Robin Girard et Karim Megherbi sur Plan(s) B.

En bref, une fois que l’on prend connaissance des nombreux obstacles industriels et techniques pouvant se dresser face au petit nombre de modes de production de masse dont nous disposition (nucléaire, éolien, solaire, et c’est quasiment tout) il apparait pour le moins hasardeux de se priver d’une seule solution.

Il importe en outre de sécuriser des infrastructures à l’avenir incertain :

  • Enterrer un maximum de lignes électriques afin de rendre le réseau plus résilient,
  • Etablir un plan national de sûreté et sécurité des infrastructures électriques, aujourd’hui mal préparées aux évènements climatiques extrêmes et aux actes de malveillance délibérée (oui, un champ éolien en mer est très vulnérable à une attaque ou un ouragan),
  • Anticiper ruptures et délestages et interdire tous les usages socialement inefficaces de l’électricité (ex. sortie des panneaux lumineux publicitaires et autres chauffage des bâtiments commerciaux avec la porte ouverte).

Cette Proposition 6 est donc peu en rupture avec la trajectoire sur laquelle nous sommes déjà embarqués : voyons déjà comment se passent les futurs chantiers EPR, le prolongement de la durée de vie des vieilles centrales, et le déploiement des ENR, et avisons en fonction. En ce sens, un moratoire sur les ENR n’aurait pas plus de sens qu’une sortie précipitée du nucléaire avant d’avoir la preuve palpable que les ENR sont capables d’assurer la sécurité d’approvisionnement (nous ne parlons pas juste de « modèles », mais de la réalité tangible).

La marge de manœuvre est déjà très étroite, ne nous tirons pas en plus une balle dans le pied par électoralisme.

 

Proposition 7 : faire respecter la limite réglementaire de 19 degrés sur le chauffage

Personne ou presque n’est au courant, mais il est interdit de chauffer un logement à plus de 19 degrés, température réglementée par un texte de loi s’appliquant aux locaux d’habitation, d’enseignement, aux bureaux et ERP.

La réglementation n’est clairement pas respectée, ce qui interroge sur son intérêt. La différence évidente avec la limitation de vitesse sur les routes est que le législateur intervient ici dans la sphère privée. Ce qui impliquerait des capteurs, des avertissements aux contrevenants, et des contraventions. Ce serait un choix de société difficile, à comparer cependant avec la situation actuelle qui, outre ses aspects environnementaux, revêt une dimension de justice sociale. On permet actuellement à des ménages aisés de surchauffer sans limites de grandes demeures, pendant que des millions de ménages en précarité énergétique doivent chaque hiver choisir entre se chauffer et manger trois repas par jour.

Etonnamment, face à la crise actuelle du gaz et de l’électricité, à aucun moment l’Etat n’a fait appel au civisme des citoyens. Alors qu’on parle ici de quelque chose de moins contraignant que les mesures de lutte contre le Covid, pour un enjeu qui est lui aussi de taille.

A un moment, face à la crise environnementale et énergétique, l’ajustement par les prix ne fera pas tout, et nous voyons mal comment on se dispensera d’une vraie réflexion sur la gestion socialement équitable des quantités. Cela s’applique à l’énergie du chauffage comme à n’importe quelle autre ressource.

 

Proposition 8 : fixer une limite à la consommation des voitures selon la taille du foyer fiscal, et lancer une filière automobile « low-tech »

Un ménage à 1-2 parts aurait droit à une voiture consommant au maximum 4L/100. Un ménage avec deux enfants ou équivalents à charge 6L/100 (ou quelque chose comme ça).

Là non plus, il n’est pas acceptable, dans un monde aux ressources de plus en plus contraintes, notamment sur le pétrole, d’avoir autant de voitures qui consomment beaucoup, dans lesquelles roulent des gens qui n’en ont pas besoin, et qui enlèvent le pain de la bouche de personnes qui n’ont plus assez pour faire le plein. Dans un contexte d’épuisement des ressources et de budget carbone contraint, il n’est pas admissible qu’une minorité accapare une part croissante d’un gâteau décroissant.

Depuis le 1e janvier 2022, des malus au poids et aux émissions de CO2 sont mis en place. Cela pose cependant plusieurs problèmes :

  • L’incitation à l’évolution des comportements des plus gros consommateurs est faible, d’autant plus pour les plus aisés ;
  • Les véhicules électriques sont exemptés du malus au poids : or les « tanks électriques » inutilement lourds représentent une source de gaspillage de métaux critiques et un frein au développement du véhicule électrique. Outre les dégâts environnementaux entrainés par l’industrie minière, les contraintes d’approvisionnement sur certains métaux critiques pourraient ralentir l’accès au plus grand nombre au véhicule électrique, un tank électrique consommant en métaux l’équivalent de 2 à 4 véhicules électriques légers.

A réfléchir, c’est là aussi un choix de société : des véhicules électriques pour le plus grand nombre de ceux qui ne peuvent pas vivre sans voiture ? Ou des tanks électriques pour une minorité aisée ?

En complément, le pays pourrait lancer une filière « petite voiture familiale du 21e siècle », résolument low-tech, réparable localement, sobre, légère mais néanmoins confortable et sure. Un véhicule qui emmènerait une famille de 5 personnes avec 100kg de bagages à 90km/h maximum avec une bonne autonomie et un châssis pensé pour accepter, dès l’origine, tout type de motorisation (GPL, diesel, essence, électrique, gaz de bois, ammoniac/hydrogène, poudre de perlimpinpin).

 

Proposition 9 : un prélèvement kilométrique sur les trajets des poids lourds

Pour des raisons de sécurité énergétique, de lutte contre le dérèglement climatique, et de relocalisation économique, on n’échappera pas, tôt ou tard, à un encadrement de la consommation de carburant des poids lourds et à une réduction du transport routier.

Il s’agirait ici « simplement » de transposer en France une réglementation existant déjà en Belgique et qui était presque mise en place avec le projet d’Ecotaxe annulé en 2012 (10 ans de perdus ?). Nous citons la page du gouvernement belge, « les objectifs du prélèvement kilométrique sont les suivants :

  • faire supporter de manière équitable le coût des investissements et de l’entretien des routes par les entreprises de transport de marchandises;
  • améliorer la mobilité sur le territoire, en incitant les sociétés de transport à opérer un transport plus efficace des marchandises;
  • contribuer à l’amélioration des performances écologiques du système de transport en taxant davantage la pollution de l’air sur la base des caractéristiques polluantes des véhicules soumis au prélèvement kilomé

Au-delà, le transport routier doit être encadré plus strictement : obligation du ferroutage au-delà de certaines distances, électrification de certaines voies pour camions à pantographes, voire taxe sur les produits transportés.

 

Proposition 10 : un quota de kérosène sur le transport aérien, au moins à échelle européenne, assurant ainsi que le secteur tienne ses propres engagements

Nous avions quelque peu détaillé cette proposition dans cet article. L’Association Internationale du Transport Aérien promet la neutralité carbone à horizon 2050. Bien sûr, selon eux, on pourra doubler le trafic et la technologie fera tout le boulot.

Chiche !

Histoire quand même de s’assurer que la promesse est tenue (on ne sait jamais après tout, des fois qu’on entrerait dans l’ère des mensonges, après avoir dû subir l’ère du climato-négationnisme), nous devrions fixer dès à présent, à échelle européenne, un quota maximum de pétrole et de CO2 à ne pas dépasser par le secteur. En 2022, ce quota serait au niveau de la consommation de l’année 2021. Voilà, ça n’irait jamais plus haut, c’est terminé.

Là non plus, ce n’est pas qu’une question de climat, mais aussi de gestion socialement équitable de la sortie des énergies fossiles, et de sécurité énergétique des ménages les plus fragiles. Il sera de plus en plus discutable de consacrer une part croissante de notre budget carbone et de la ressource pétrolière à un usage relativement peu essentiel, bénéficiant aux plus aisés.

Puis ce quota se verrait diminué chaque année pendant 50 ans, d’une quantité équivalente à 2% du total de 2022. 50 x 2% = 100%. Le compte y est pour la neutralité carbone un peu après 2070 (nous sommes gentils et donnons 20 ans de marge pour que le secteur tienne sa promesse). Les acteurs auraient ainsi toute la visibilité nécessaire. Qu’ils se mettent en mouvement pour planter des arbres, accélérer la R&D (le quota serait ma foi une sacrée incitation à innover), diminuer les km parcourus… Peu importe, ils auront les cartes en main et feront ce qu’il faut pour tenir leur budget carbone et leur budget pétrole.

Bien entendu, des dérogations « socialement utiles » seraient admises :

  • pour les avions de recherche scientifique, météorologique ou climatique,
  • pour le transport médical d’urgence,
  • pour la défense du territoire,
  • pour la lutte contre les incendies et autres,

Là, on aura des obligations de résultat pour les constructeurs en termes d’émissions pour les appareils achetés avec l’argent public, mais la consommation ne sera plus « open bar » vu la criticité sociale des enjeux.

Voilà un système qui mettrait de la sincérité et du sérieux dans la démarche, et éliminerait de fait le greenwashing, les effets rebond, et le risque que la technologie soit insuffisante pour tenir l’engagement. L’enjeu est trop important pour se permettre un tel risque. Et, au final, il restera bien assez d’objets volants, utiles et sobres, pour que l’aviation continue de nous faire rêver, ce qui est très bien (oui, car Mermoz et l’aéropostale ça fait rêver, alors que le week-end low-cost à Barcelone… hein, bof).

 

Proposition 11 : encadrer le renouvellement des appareils électroniques

A l’image du textile, les achats de technologies font partie des biens de consommation aux impacts environnementaux les plus forts. Toujours dans une logique de « consommer moins mais mieux » et de favoriser l’emploi en France (dans le cas présent : des emplois locaux dans la réparation et le reconditionnement plutôt que des emplois ailleurs dans l’extraction minière et la fabrication), nous pourrions commencer par les smartphones, objet renouvelé à une fréquence particulièrement déraisonnable. Nous citons l’ARCEP : « Selon les sources, la durée d’utilisation individuelle des smartphones en France est évaluée entre 23 mois et 37 mois. Ces durées, qui se seraient allongées de 6 à 12 mois entre 2013 et 2019 restent cependant éloignées des 5 voire 10 ans de durée de vie potentielle des terminaux mobiles. »

Pour mettre les consommateurs et les entreprises en mouvement (en imaginant que les bonnes habitudes prises sur les smartphones se répercutent également ailleurs), il devrait être interdit de renouveler son smartphone avant 5 ans, sauf en cas de :

  • Vol, dans quel cas il faut fournir une déclaration à la police
  • Casse, dans quel cas il faut fournir un certificat d’irréparabilité délivré par un réparateur agréé
  • Perte, dans quel cas il faudra payer un surcoût pour l’achat d’un smartphone neuf

Il y aura des marchés noirs, des « pertes volontaires », de fausses déclarations à la police etc. Une minorité ne jouera pas le jeu. Mais ce n’est pas grave, ce serait tout de même un système bien plus responsable que l’existant.

La démarche s’accompagnera de critères léonins pour encadrer la complexification des applications et des services web, qui créent de moins en moins de valeur par rapport à la puissance qu’ils demandent plus chaque amélioration. Vous en doutez ? La totalité du programme lunaire américain Apollo a consommé, en puissance de calcul, ce que consomme une seule requête Google (vous pouvez confirmer ce point en demandant vérification à Google, nous croire sur parole pour éviter de consommer autant que le programme Apollo, ou plus simplement cliquer sur le lien indiqué).

Une fois le principe solidement établi, il sera généralisé aux autres biens technologiques, afin qu’on puisse durablement continuer de bénéficier des avantages les plus critiques de la technologie (communiquer rapidement de point à point, avoir de la puissance de calcul pour la médecine ou la science, s’informer avec une bonne radio) sans pour autant partir dans une débauche de ressources.

 

Proposition 12 : une fête nationale dédiée aux Sciences de la Vie et de la Terre

La France c’est de grands acteurs, de grands chanteurs, de grands écrivains, de grands entrepreneurs, ET de grands scientifiques ! Dont des chercheurs dans le domaine de la biodiversité et des climatologues.

Nous proposons une journée annuelle nationale en hommage à nos chercheurs en sciences de la vie et de la terre. Journée qui permettrait de faire un petit pas de côté, se recueillir, s’informer, et réfléchir à l’avenir qu’on veut pour nos enfants. Cette journée aiguiserait nos connaissances à tous des problématiques environnementales.

La France entière serait invitée à parcourir les derniers travaux de l’IPBES et du GIEC. Des synthèses accessibles de 10 pages seront rédigées par le Museum National d’Histoire Naturelle et le Haut Conseil pour le Climat, et envoyées à toutes les boites aux lettres. Les années où il n’y a pas de nouveau rapport, le MNHN et le HCC rédigent une analyse des enjeux environnementaux à échelle nationale.

Toutes les chaînes et radios financées par le service public seront tenues de couvrir ces travaux scientifiques, y compris envers les enfants à travers des dessins animés (qui d’ailleurs font déjà un peu leur boulot lorsqu’on regarde Gulli).

Des commerçants motivés (épiceries bio, sociétés d’événementiel engagés) organiseront des assemblées de quartier où l’on discute du sujet.

À 20h le Président de la République prend la parole pendant 2h, lit les 10 pages que tout le monde a reçues, et s’efface humblement sans rien ajouter.

Voilà un pays qui commencerait à s’intéresser à son avenir.

 

Proposition 13 : n’autoriser la publicité que pour des produits issus du réemploi, de la réutilisation et de la réparation OU « socialement utiles »

La publicité est un enjeu environnemental mais également culturel absolument stratégique. Là aussi, les Français affirment sondage après sondage leur aversion à la publicité, et leur souhait que la publicité encourage « les bons comportements en termes de santé et d’environnement ».

La publicité a par ailleurs un coût sans cesse croissant pour les entreprises, absorbant jusqu’à 25%, voire 33% du chiffre d’affaires, ce qui en fait un « poste » encore plus douloureux que les salaires et plus socialement douteux que les dividendes…

Cette proposition visant à n’autoriser que les produits issus de l’économie circulaire ou socialement utiles ne vise pas à punir le métier de publicitaire : c’est une transformation, de manière à rendre la publicité pédagogique, honnête, et en faire un allié pour la transition écologique, et non un adversaire.

Par exemple Ikea pourra faire de la pub, mais pour ses produits issus du réemploi. D’ailleurs le magasin Ikea de Mons dispose désormais d’un espace dédié à l’économie circulaire. D’ici deux ans, tous les magasins belges en seront pourvus.

De même, on pourra faire de la publicité pour les causes d’intérêt général, pour les livres, pour les évènements à caractère éducatif

L’encadrement de la publicité concernerait les produits qui sont promus, mais aussi les imaginaires et les modes de vie mis en scène, et qui devront bien un jour ou l’autre être compatibles avec les limites planétaires. Cela peut également se réglementer, un exemple récent étant les incitations au covoiturage, aux transports en commun et au vélo dans les pubs de voiture.

Cela vous choque ? Pourtant on s’interdit bien déjà beaucoup de choses en publicité : pornographie, violence plus ou moins armée, sang, tripes et représentations de l’humiliation humaine. Alors pourquoi ne pas s’interdire les comportements dégradant sévèrement la planète que nous laisserons à nos enfants ?

 

Proposition 14 : diffuser une culture du risque en France

Sans forcément appeler à répliquer les exemples offerts par des pays comme la Suisse, Israël et la Suède, certains professionnels du domaine de la sécurité et de la défense déplorent qu’il n’existe pas en France une culture du risque suffisamment répandue. La crise Covid a montré que beaucoup de Français étaient intéressés à coopérer et se coordonner nationalement pour surmonter une crise. Il faut développer la solidarité en cas de crise et le sens du devoir, avec des populations prévenues, formées, et sachant quoi faire dans telle ou telle situation.

Nous n’avons pas toutes les idées tranchées (sur le reste non plus) mais quelques pistes pourraient consister à :

  • Crever l’abcès : oui l’avenir nous réserve des crises, et il faut que la population y soit préparée ;
  • Inciter la population à faire des stocks (un peu plus vocalement que ce n’est fait actuellement) ;
  • (Re)créer une véritable « défense civile » impliquant chacun dans son environnement, en formant la population aux gestes qui sauvent, en assignant des rôles en cas de sinistre, en pré-positionnant des stocks et des réserves de matériel et de nourriture ;
  • Mettre ça en musique en appliquant réellement l’obligation des communes à construire et communiquer un Document d’Information Communal sur les Risques Majeurs (DICRIM) et à prévoir un Plan Communal de Sauvegarde (PCS) ;
  • Créer une réserve de travailleurs d’importance vitale mobilisables en toutes circonstances au sein d’une vaste réserve humaine (ex. pendant les premières semaines du confinement de mars 2020, l’absentéisme dans la chaine alimentaire n’était pas loin de devenir intenable, les gens ayant peur de se rendre au travail…qu’est-il prévu par exemple en cas de pandémie présentant un taux de mortalité important chez les enfants ?).

 

Proposition 15 : accroitre les moyens d’adaptation de la forêt et de la sylviculture au changement climatique, « plus de bois ET plus de biodiversité »

Nous détaillons également cette proposition dans cet échange.

La France entretient un rapport à l’arbre très fort. Pourtant les politiques semblent complètement largués, manifestement le sujet est très largement victime d’orientations de lobbying dictées par l’aval de la filière bois qui pense « flux de matière » et par les grands propriétaires institutionnels qui pensent « cash flow issu de la coupe rase ».

La Forêt française, pourtant à son maximum depuis le Moyen-âge, couvrant 33% du territoire, est chroniquement « mal développée ». Le libre échange ne rend pas les forêts françaises compétitives, le bois produit n’est pas celui que « veut » l’aval et le pays n’a pas investi dans la valorisation industrielle des feuillus, se calquant sur un modèle « pro résineux » issu d’Europe du nord. Il y a autant d’emplois dans le sciage en France qu’en Autriche (pas besoin d’être géographe pour constater qu’il y a là une disproportion).

Adaptation au changement climatique : si on ne fait rien, la forêt risque de mourir, le changement climatique est trop rapide. Et on est supposés planter aujourd’hui des arbres adaptés au climat de 2060, avec un risque de réchauffement d’ici là de +3 degrés en masse continentale.

Voici quelques enjeux clés :

  • Mobiliser les petites propriétés privées (pas gérées, délaissées, encore moins préparées au changement climatique) autour de plateformes d’animation foncière et de financement, leur permettant d’atteindre une taille critique qui fait que l’entretien et l’exploitation de la forêt devienne intéressante ;
  • Adapter la sylviculture et la transformation du bois pour les rendre compatibles avec la protection de la biodiversité ;
  • Sortir le négoce du bois du libre marché et en faire un produit encadre d’intérêt national ;
  • Développer la migration assistée des essences et l’importation d’essences résilientes face aux sécheresses
  • Diversifier les itinéraires sylvicoles (ex. futaie jardinée) ;
  • Diversifier les modes d’exploitation (abandon progressif des coupes rases, en dehors des sujets sanitaires)
  • Aménager des équilibres agro-sylvo-pastoraux ;
  • Valoriser les métiers de la forêt (et pas juste avec de la communication: il faut que cela paye ! Bucheron au smic, c’est un scandale !) ;
  • Développer des paiements pour services écosystémiques, à l’image de ce qui commence à se faire pour l’agriculture: une vieille forêt feuillue peu productive mais qui stocke beaucoup de carbone doit être sanctuarisée, pas rasé Une forêt de pente qui tient le terrain ou une forêt qui préserve la ressource en eau doivent « rapporter » à leur propriétaire sans pouvoir être coupées à blanc.

 

Proposition 16 : accélérer la transition hydrique des territoires

Comme nous le présentons ici avec Jean-Emmanuel Gilbert, le système de gestion de l’eau marche sur la tête et n’est pas viable :

  • Dans le tuyau d’entrée, plus les volumes de prélèvements sont élevés, plus les acteurs sont rémunéré ;
  • Dans le tuyau de sortie, plus il y a de pollutions à traiter, plus les entreprises de traitement de l’eau sont rémunéré ;
  • Entre les deux tuyaux, on ne gère pas grand-chose ;
  • Les moyens des collectivités manquent pour rénover des réseaux vieillissants et développer toujours plus d’infrastructures de pompage et d’épuration.

On récompense ainsi les acteurs pour consommer et polluer, et nous pour être efficients et préventifs. C’est bientôt « la fin de ce monde open bar », avec une révolution vers une stratégie systémique tournée vers l’efficience, le monitoring, la prévention des rejets, et l’accompagnement des usagers (agriculteurs, industriels, municipalités, commerces, particuliers…).

Les chantiers qui s’offrent à nous sont immenses, porteurs de sens, et stratégiques. Limoges Métropole est le premier territoire se voulant « en transition hydrique », les collectivités ont un rôle majeur à jouer : il faut les inciter à se lancer et capitaliser sur les retours d’expérience (réussites comme échecs).

 

Proposition 17 : un ISF climatique et une réforme institutionnelle

Il n’est plus admissible que 10% des Français les plus fortunés aient un impact démesurément plus important que les classes populaires, tout en faisant sécession de l’impôt par l’évasion ou l’optimisation fiscale (et en donnant tranquillement des leçons de vie aux pauvres). Il faut :

  • Supprimer la liberté de circulation des capitaux. Si on met en place une « taxe sociale» et une « taxe environnementale » aux produits importés aux frontières et qu’on encadre la consommation, il faut faire pareil avec l’épargne. Vous envoyez votre argent en Suisse ? Pas de problème, c’est 30% de taxe.
  • Taxer les patrimoines démesurés. Non, quand on atteint le milliard, le « mérite individuel» n’a plus grand-chose à avoir, et la « création de valeur » repose soit sur la spéculation, soit sur la spoliation du travail d’autrui, soit sur la destruction généralisée de la planète (ou un peu des trois). Donc il faut cesser cela. La propriété privée, oui, l’hubris, non !
  • Asseoir tout ça sur une convention citoyenne pour le climat qui deviendrait un organe permanent, à pouvoir législatif, tirée au sort pour être représentative et sans reconduction de mandat, afin de limiter les carrières.

Nous espérons que vous avez trouvé cela inhabituel, stimulant et intéressant. N’hésitez pas à partager si vous avez apprécié nos prises de position, ou à commenter pour critiquer, nuancer ou enrichir nos propositions.

Articles similaires

4 commentaires

  1. Autant un quota de nuisance produite par domaine pour les individus ne me paraît pas raisonnable, autant un quota global oui. Cela ne vaut toutefois qu’à la condition d’être en mesure d’évaluer de manière correcte la quantité de nuisance produite pour chaque activité et que ces quantités soient actualisées des évolutions constatées.
    Au delà, il me parait plus vertueux de trouver les conditions qui favorisent les comportements souhaités plutôt que de forcer les comportements en obligeant ou en interdisant.
    Cependant, tant que le moteur de l’humanité est la compétition exacerbée et que les signes de rupture ne sont pas tangibles, je crois qu’il ne faut pas s’attendre à des changements profonds dans les comportements collectifs.
    Le système économique mondial est une cavalerie, une pyramide de Ponzi autorisée qui ne fonctionne sans trop de dommages collatéraux qu’à la condition de croitre sans cesse jusqu’à l’éclatement.
    Pourquoi la croissance est-elle indispensable ? Parce qu’elle sert à rémunérer un profit sous la forme d’une rente de situation et sans contrepartie d’activité ou de transaction : rentes locatives, intérêts d’emprunts, royalties, dividendes…

  2. Merci pour ces propositions intéressantes en effet !
    Une suggestion pour la propal 13 : pas certaine que l’interdiction puisse obtenir de l’adhésion dans un pays où La Défense de la liberté d’expression prime
    Il me semble plus faisable de proposer une taxe calculée sur l’empreinte ACV d’un produit majoré d’un coefficient d’usage (nb de ce produit habituellement acheté par an)
    Cette taxe collectée servirait à financer les messages vertueux (ONG, MTE, …)
    On continuerait ainsi à faire contribuer les grosses industries (luxe, auto, …)

  3. Si vous voulez vraiment vous assurer que les gens cassent volontairement leur smartphone pour pouvoir en racheter un neuf, continuez avec la proposition 11. Je suis peut-être cynique mais bon… c’est un effet pervers assez évident.

    1. Effectivement il y aura ce genre de dérive. S’il s’avère que cette règle (qui est plutôt faite pour sensibiliser et inciter vers une économie du reconditionnement, pas pour inciter à être le plus créatif et vicieux possible pour ne pas jouer le jeu) entraine de telles dérives, à un point où ça en devient contre-productif, effectivement il faudrait la retirer. Mais bon tant qu’on n’a pas expérimenté, et qu’on recule devant les imperfections et dérives potentielles pour se donner toutes les raisons de ne rien faire, en effet on ne fera rien.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page